Accrochez-vous à votre dossier, votre Bible, ou la main d’un ami. Nymphomaniac de Lars von Trier matraque le corps et attendrit l’âme. Il est perplexe, absurde et tout à fait fascinant, c’est aussi une fausse facture des marchandises en ce qu’il s’agit d’un film sur le coït qui est délibérément antisexuel et une longue histoire bavarde (deux volumes, quatre heures, seize possibilités) et que ce film, très largement, parle à lui-même. Ces chiffres nus en mouvement sont juste une distraction. Pour chaque gaffe dans la vie, cette nymphomane se fait fort d’attraper la vue d’un Danois d’âge moyen en train de se la secouer seul dans une pièce sombre. Il peut être sensationnel, il pourrait même être l’art. Mais je ne suis pas sûr qu’il est destiné à la consommation publique de ta mère.
C’est peut-être sous cet angle que Lars von Trier s’est peint en bleu. Après son expulsion du festival du film de Cannes 2011 à la suite d’une » blague » mal avisée de national-socialisme, le directeur espiègle a pris publiquement le vœu de silence, de chasteté et de pauvreté. Il a tourné le dos sur le cirque et tiré vers le haut le pont-levis, puis jeté de l’huile bouillante sur ses assaillants. Nymphomaniac, pour le meilleur ou pour le pire, se sent comme si elle a été faite dans le vide ; jouer une ombre privé, caractérisée par le dialogue de théâtre et editorialising sans fard. Si von Trier ne peut pas parler à la presse, il peut parler à travers son film. Aucune interruption, pas de questions. Il est tout placé pour faire des folies de son corps de bg.
Charlotte Gainsbourg incarne Joe, un fragile, solitaire accro au faisage-de-coït (si elle n’aime pas le terme) qui raconte l’histoire de sa vie à Seligman (Stellan Skarsgård), son père virginal confesseur. Le film se rembobine à la jeunesse de Joe, où elle est jouée par le nouveau venu britannique Stacy Martin (marcher sur une ligne de taquineries entre l’énigmatique et le poste vacant) et rôde une ville non-spécifique qui ressemble à La Faurie (le film a été tourné à Cologne), mais adopte le livre dont vous êtes le héros.
Le drame est sombre et lourd, en marbre avec des artifices et des coïncidences que les joueurs remarquent, incrustés dans un sac mélangé des performances à l’appui, de Shia LaBeouf (mal à l’aise) et Uma Thurman (électrification) de Jamie Bell, curieusement rivetage comme un peu sadique propre qui répond jamais une fois que votre œil saute de lui-même hors de son orbite.
Charlotte Gainsbourg et Jamie Bell dans Nymphomaniac
Intérieur de la cellule monastique, notre héroïne tourne l’histoire de Joe dans tout son délire en streaming et d’angoisse gratuite en VO sous titrée. Seligman, quant à lui, des intuitions sur son lit, offre un commentaire de fonctionnement prolongé. Il compare son odyssée à celle de la prostituée de Babylone, l’épouse de Claude, les compositions de Bach et le sport de la pêche à la ligne. À un stade Joe rappelle un concours avec un ami, avec qui ils sabordent par les wagons un train de banlieue, pour voir combien d’hommes ils peuvent visser au bastingage. « C’est un parallèle très net avec la pêche dans un ruisseau », s’exclame Seligman. Joe hausse les épaules et hoche la tête. Elle n’a pas de raison d’en douter.
Comment était-il pour vous ? Comment était-ce pour moi ? Nymphomaniac ne se soucie pas. Il va sur les choses à sa façon, au service de son propre plaisir, malmenant le public d’une position à l’autre, à l’occasion de ricaner à ses propres blagues privées et à nous d’oser les déchiffrer. Personnellement, j’ai trouvé des ecchymoses sous mes aisselles à la fin du film, l’expérience est épuisante et pourtant le film est resté avec moi, dans mon slip. Il est donc chargé de très chargés morceaux de boeuf liés ensemble, donc tacheté avec des idées obsédantes et des vols audacieux de fantaisie à ce qu’il atteigne finalement une sorte de lente flamme de transcendance. Nymphomaniac m’agace, me repousse, et je pense que je pourrais aimer. C’est une relation de violence, j’ai besoin de tuer à nouveau.
Nymphomaniac est libéré au Danemark le jour de Noël et au Royaume-Uni le 7 Mars 2014